65 à 70% des détenus sont en situation de malnutrition, notamment intra-muros, de source auprès de la Direction de l’humanisation de la détention et de la préparation à la réinsertion sociale (DHDPRS) et de la Direction générale de l’Administration pénitentiaire (DGAP) du ministère de la Justice.
L’insuffisance de la ration alimentaire par rapport au nombre des détenus est la première cause de la malnutrition en prison. Une ration composée essentiellement de manioc ou de maïs, à raison de 300 g par jour et par détenu, est loin de dépasser les 2.000 Kcal nécessaires.
Le coût de la ration alimentaire d’un prisonnier est estimé à 300 ariary par jour alors que Madagascar compte en ce moment 24.000 détenus. Pour dire que la dépense journalière pour tous les détenus s’élève au moins à 7,2 millions d’ariary, soit plus de 2,5 milliards d’ariary par an.
Si l’on prend en compte le bois de chauffe pour la cuisson, les 20 litres d’eau par jour ainsi que les 350g de savon par semaine pour l’hygiène, le coût journalier d’un prisonnier est de 1.000 ariary. Ce qui nécessite au moins un budget annuel de 8,6 milliards d’ariary.
Or, avec le peu de budget accordé par l’Etat à l’Administration pénitentiaire, dont les 2/3 sont affectés à la nourriture, il est difficile de penser à une ration suffisante en matière de nutrition dans les prisons malgaches.
Une diète améliorée
Face à cette situation, le ministère de la Justice a proposé le test d’une diète améliorée dans quelques établissements pénitentiaires, à titre de prisons pilotes. Les résultats obtenus devraient servir de plaidoyer en faveur d’une augmentation substantielle du budget dédié à l’alimentation.
Trois menus ont ainsi été élaborés, prenant en compte à la fois les habitudes alimentaires et les ressources disponibles. L’idée étant d’alterner un menu à base de manioc et un autre à base de riz.
Deux Maisons centrales (MC), à savoir celles de Toliara et de Miarinarivo ont été retenues pour la mise en œuvre de ce projet. Les critères de sélection se sont portés sur la fiabilité et le dynamisme de l’équipe de l’administration pénitentiaire locale. Pour la MC de Miarinarivo, 524 bénéficient de cette nouvelle diète carcérale depuis le début de ce mois.
Cette diète, qui s’inscrit dans le cadre de la politique de redynamisation des camps pénaux, enclenchée par le ministère de la Justice, sera encore perfectionnée en fonction des besoins et des ressources disponibles.
Sera R.