Ces dernières années et grâce aux réseaux sociaux, tout le monde est devenu expert en droit. Chaque décision de la HCC a été abondamment analysée, critiquée à la radio, soit par les journalistes chroniqueurs politiques, soit par les auditeurs. Chaque décision de la HCC a été abondamment critiquée et analysée sur les réseaux sociaux par des facebookers juristes, politologues, spécialistes du droit constitutionnel. Chaque décision de la HCC a été analysée et abondamment critiquée par des magistrats ou des avocats sur les réseaux sociaux et rarement par des universitaires qui se sont enfermés dans leur tour d’ivoire, qui ont gardé le silence, mais qui, de source très bien informée, critiquent aisément avec de forts arguments techniques, les décisions de la HCC.
Aujourd’hui, le simple citoyen se demande si aucun des juristes qui ont travaillé avec les candidats ou avec la société civile n’est donc à la hauteur ? Les requêtes étaient soient irrecevables, soient non fondées. Certaines étaient balayées du revers de la main, parce que non présentées en deux exemplaires. Aucun juriste, tous bardés de diplômes autant qu’ils sont, tous ayant plusieurs années d’expérience, tous ayant été à la source des requêtes déposées à la HCC, aucun n’est donc bon, puisque les requêtes étaient, soit irrecevables, soit non fondées ? Y a-t-il encore des bons juristes dans ce pays, se demande le simple mortel ou aucun juriste ne maîtrise-t-il le contentieux électoral ou aucun juriste ne maîtrise les lois électorales ou seuls les juges de la HCC maîtrisent la procédure ? Il ne fait pas bon en ce moment d’être juriste, car ils semblent vouloir dire que le droit est si spécial qu’il n’est pas à la portée du commun des mortels et que le droit électoral est encore plus spécial qu’il n’est compréhensible qu’aux juges électoraux. Si les 73 députés avaient effectivement épluché article par article les lois électorales peut-être y aurait-il eu ne serait-ce que quelques requêtes recevables et fondées… et là, la HCC nous aurait trouvé des motivations qui, comme d’autres décisions rendues, avaient été critiquées même par les enseignants de droit d’ici et d’ailleurs. A ce rythme-là, les études de droit vont de plus en plus décourager les jeunes.
D.R.