Tout porte à croire que l’incinération des milliers de copies du concours d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature (ENMG), à Tsaralalàna le 9 mars 2018, avait pour seul but de faire disparaître des preuves de corruption. Après enquête, il semblerait que l’ancienne ministre de la Justice, Elise Alexandrine Rasolo et un ancien DG de l’ENMG soient impliqués dans l’affaire. Le dossier est déféré au Pac hier.
A peine l’affaire de la Villa Elizabeth bouclée que celle de l’ENMG est déjà au centre de l’actualité. N’étant pas informé de l’intention des responsables de brûler les copies d’examen et des procès-verbaux, le Bianco est déterminé à faire toute la lumière sur cette affaire.
L’entité en charge de la lutte contre la corruption a porté le dossier rapportant des faits suspectés d’entrave au bon déroulement d’une enquête judiciaire et de bris de scellés ainsi que de destruction de pièces de procédure, auprès du Pôle anti-corruption (Pac) hier, aux 67 Ha. En fait dans cette histoire d’incendie, il y anguille sous roche.
Selon le rapport de l’enquête, les personnes directement impliquées seraient l’ancienne ministre de la Justice, Elise Alexandrine Rasolo, l’ancien DG, l’ancien directeur administratif et financier, et le surveillant général. Ce dernier a d’ailleurs été le seul à être déféré au Parquet du Pac hier, et placé sous contrôle judiciaire. Quand à l’ancienne ministre, son destin sera remis entre les mains de la Haute cour de justice (HCJ), l’ancien DG, lui, attendra la décision de la Cour suprême.
Pour rappel, l’affaire remonte à 2018 lorsque des suspicions de corruption ont été constatées lors du concours d’entrée à l’ENMG. Le concours ayant été suspendu, les feuilles de copies ont été scellées dans une salle à Tsaralalàna. Ces preuves ont par la suite été incendiées volontairement alors qu’elles devaient servir de preuves. Il semblerait même qu’elles aient été brûlées sous les yeux de hauts responsables.
A noter que jusqu’à ce jour, le concours d’entrée à l’ENMG est suspendu jusqu’à nouvel ordre. L’actuel ministre, Jacques Randrianasolo serait en train de s’y pencher si l’ancienne ministre, Noro Vololona Harimisa, avait déjà quelques projets quant à la suite à donner à ce concours, notamment l’informatisation de tout le processus. L’affaire est à suivre de très près.
Tahina Navalona