Il y a eu des périodes au cours desquelles la transparence et la redevabilité ont été les mots d’ordre. Le simple citoyen a besoin de savoir la ou les suites des enquêtes non pas par curiosité malsaine, mais parce que l’impunité a tellement régné que lorsqu’une affaire est connue du public, le simple citoyen a besoin de connaître la suite… et la suite, on ne la connaît jamais. L’affaire de Claudine Razaimamonjy avait un temps défrayé les chroniques, son arrestation, son séjour à l’hôpital, son départ à l’Ile Maurice et son placement à Manjakandriana. Aujourd’hui, où est-elle et surtout où en sont les dossiers de détournement de deniers publics? Y a t-il eu effectivement détournement de deniers publics ou est-ce que le Bianco s’est trompé sur toute la ligne ? Qu’a fait le fameux Pôle Anti Corruption depuis ? Les affaires sont médiatisées pour par la suite sombrer dans l’oubli et c’est ce qui démoralise les simples observateurs, comme si l’impunité est de mise ou si les organes mis en place sont incompétents et se trompent sur une affaire. Une autre affaire qui a défrayé les chroniques porte sur le concours d’entrée à l’Ecole de la Magistrature et des Greffes.
Le concours a été annulé, l’ancienne ministre Rasolo Elise et l’ancien Directeur Général de l’école avaient brûlé les copies du concours avec des prétextes fallacieux, le directeur financier avait été limogé et des milliers de candidats ont subi bien malgré eux l’annulation des concours. Qu’en est-il aujourd’hui? Les soupçons étaient-ils fondés et si oui, pourquoi les candidats ne sont pas informés de ce qui s’est réellement passé ? Les enquêtes sont-elles en cours et si oui, pourquoi prennent-elles autant de temps, du temps perdu pour ceux qui souhaiteraient intégrer le corps de la magistrature ou des greffiers ou de l’administration pénitentiaire? Si des sanctions tombent, le minimum serait aussi de tenir la population informée sur ces enquêtes ouvertes annoncées avec fracas dont on n’entend jamais la suite et les sanctions prises comme si l’impunité continue et que les annonces sont faites comme un coup d’épée dans l’eau.
Aujourd’hui, Mbola Rajaonah va se rajouter à la liste de ces enquêtes ouvertes, mais dont on ignore les suites, dont on ignore les sanctions et qui semblent même demeurer impunies alors même que des organismes ont été mis en place. “Les enquêtes sont en cours” fatiguent les honnêtes citoyens qui attendent, non pas que pour l’exemple, que des condamnations soient prononcées et que définitivement cessent ces impunités. C’est à cette condition seulement du « tous égaux devant la loi et la fin des impunités » que l’on peut espérer un réel développement du pays.
D.R.