Après plus de deux ans de cavale, le colonel sénateur René Lylison de Roland est libre. Le procès en appel de son affaire a eu lieu mardi au Tribunal à Anosy, qui, après quelques heures d’audience, a statué sur son cas. Son avocat Armand Ratovondrajao confirme la fin de poursuite contre ce sénateur élu sous la bannière Mapar.
Les juges ont sorti lors d’une audience publique une ordonnance de mainlevée dictant la fin du mandat d’arrêt du colonel René Lylison. Par la même occasion, ils ont également annulé la décision du tribunal correctionnel sorti au mois de février 2017 condamnant à un an de prison ferme cet ex-chef de la milice paramilitaire de la Transition d’Andry Rajoelina.
Pour la première fois depuis sa cavale en 2016, le mis en cause a fait une apparition en public lors de ce procès, comme s’il s’attendait déjà à un verdict qui lui sera favorable. Mais malgré la décision du tribunal annonçant sa libération contre toutes les charges lancées à son encontre, il n’a pas voulu s’exprimer, du moins pour l’instant. « Plus tard, je vais faire un point de presse concernant ma libération », indique-t-il. Entouré de sa famille, il semble savourer, à nouveau, l’air de la liberté.
Fruit du hasard ou non ? Cette libération du sénateur Mapar, élu dans la province de Mahajanga, survient au lendemain de la nomination d’un Premier ministre de consensus proposé justement par ce groupe politique, synonyme d’un retour en force d’Andry Rajoelina et sa clique au pouvoir après plus de 4 ans d’exclusion faite par son allier d’autrefois le HVM de Hery Rajaonarimampianina.
Le colonel Réné Lylison avait été poursuivi pour troubles à l’ordre public et atteinte à la sûreté de l’Etat après avoir incité les Tananariviens à faire une ville morte le 23 mai 2016. Le lendemain, des barrages ont été érigés dans différents quartiers de la capitale. Plusieurs centaines de militaires ont été mobilisés dans la capitale. Des arrestations ont eu lieu.
Lors la cérémonie de commémoration du 29 mars 2016, un affrontement a été évité de justesse entre le sénateur René Lylison qui a voulu déposer un gerbe au Mausolée en l’honneur des martyrs du pays et l’ancien commandant de la circonscription de la gendarmerie d’Antananarivo, le Général Florens Rakotomahanina, qui l’a empêché de le faire sous prétexte que le président de la République devrait y passer en premier. Depuis la tension a été très vive entre ce sénateur de l’opposition et le régime Hery Rajaonarimampianina
La procureur de la République du tribunal de première instance d’Antananarivo, Odette Balisama Razafimelisoa avait confirmé à l’époque que le sénateur était « pris en flagrant délit, car dans la nuit de son appel à une ville morte, des individus ont déjà érigé des barrages qui ont gêné la circulation et l’ordre public ».