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Madagascar – Soupçons de corruption au concours d’entrée à l’école nationale de la magistrature – La vérité du 22 mars 2018

Action civile d'un associéMadagascar - Soupçons de corruption au concours d’entrée à l'école nationale de la magistrature - La vérité du 22 mars 2018

L’Organisation non gouvernementale (Ong) Tolotsoa, Transparency international initiative Madagascar, l’Ong Ivorary, le Medem et le Hetsika Rohy sortent de leur mutisme.

Dans un communiqué intitulé :Concours d’entrée à l’ENMG (Ecole nationale de la magistrature  et des greffes) :indignation sur indignation, publié avant-hier, ces organisations de la société civile engagées dans la lutte contre la corruption ont exprimé leur « indignation élevée devant la gravité des évènements qui se sont accumulés à l’ENMG où ont été révélés des soupçons de corruption sur le concours d’admissibilité de cette année d’une part, et de tentative en haut lieu d’entraver les enquêtes subséquentes d’autre part ».

L’affaire défraye la chronique depuis le début du mois de février. Suite à des soupçons de corruption, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) avait ouvert une enquête et exigé l’annulation du concours, le limogeage du comité d’organisation et du directeur administratif et financier de l’ENMG, rappelle le communiqué. Des mesures que la ministre de la Justice a appliquées plus tard.

Dans le cadre des enquêtes menées par le Bianco, les copies qui constituent une preuve significative ont été enfermées sous scellés dans les locaux de l’ENMG dans quatre salles dont les portes ont été verrouillées, en présence d’un huissier, par quatre cadenas dont les quatre acteurs détenaient chacun la clé.

Au début de ce mois, pourtant, des hauts responsables au niveau du ministère de la Justice et de l’ENMG ont procédé au descellement des portes sans en avoir avisé le Bianco. Les copies d’épreuves des candidats ont été sorties dans la cour pour y être brûlées. Le Directeur de l’ENMG affirme que l’Ecole avait besoin des salles de cours et il était nécessaires de rouvrir et libérer ces salles. Le Bianco affirme ne pas être au courant de cette décision de descellement et maintient sa décision de mener l’enquête à terme.

Crédibilité

Pour les Osc signataires du communiqué, des questions légitimes se posent. Et de s’interroger ainsi sur les motifs réels ayant amené les responsables au niveau du ministère de la Justice à rouvrir les salles scellées et à faire brûler les copies avec autant d’empressement ? Mettant en exergue le non-respect de l’Etat de droit et des principes de bonne gouvernance, ces entités de la société civile se questionnent également si « desceller des salles ne constitue-t-il pas une infraction pénale ? ».

Et eux d’inviter également le Bianco à mettre en branle l’article 50 de la loi 2016-020 sur la lutte contre la corruption relative à l’ « empêchement porté aux pouvoirs d’investigation du Directeur général dans l’exercice de ses fonctions ».  Afin de donner au futur personnel de la justice sa crédibilité, les Osc réclament qu’une communication publique transparente soit donnée par le Bianco, le ministère de la Fonction publique, de la réforme de l’administration et des lois sociales et l’Enmg sur les conditions de sécurisation qui doivent garantir l’égalité des chances de tous les candidats.

 


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