Pour exprimer le courage politique et l’admirable sens de l’honneur des magistrates Arlette Ramaroson et ERNAIVO Fanirisoa, Puis à la suite de celle qui est devenue député de Madagascar, il y avait les obscures affaires des kidnappings fameux, les trafiquants d’or et autres produits prohibés qui ne connaîtront jamais la rigueur de la loi à cause des multiples instrumentalisations de la justice par les protecteurs de ces inculpés aux bras longs et les interventions de personnes très influentes comme Me Nicole Andrianarivoson. L’affaire Houcine Arfa fera couler beaucoup d’encre et de salive. Il a même acquis la réputation de fugitif « devenu l’homme qui fait trembler la République ». Mais à aucun moment, il n’a été question d’inquiéter cette ministre désignée nommément comme la partie prenante d’une douteuse somme de plus de 70.000 euros remise dans des conditions qui méritent des explications devant une juridiction compétente. La Haute Cour de Justice n’a pas encore été opérationnelle. Soit ! Mais rien n’empêche de traduire la Garde des Sceaux de l’époque, Elise Alexandrine Rasolo, devant ses pairs du Conseil Supérieur de la Magistrature. Silence sur toute la ligne. Motus… et bouche cousue à tous les échelons du pouvoir. Dans un régime où tout le monde se tient par la barbichette, sinon par autre chose au-dessous du niveau de la ceinture, il n’est pas pratique courante de remuer la boue… Malgré les instances procédurières des conseils parisiens de l’évadé célèbre, les dossiers de cette affaire retentissante qui avait provoqué un tollé terrible dans les médias, semblent avoir été jetés aux oubliettes ou sous les coudes de quelques spécialistes des éteignoirs par l’évocation de la raison d’Etat et des tas de raisons. Rideau…
Voilà que cette élection programmée dans des objectifs non avoués pour le 7 novembre prochain dérange les esprits et le microcosme politicien de notre île, le mauvais fonctionnement de la justice en général depuis la plus haute institution d’Ambohidahy et les autres juridictions en particulier, éclabousse l’actuelle ministre de la Justice qui pourtant, a cru bon de jouer la carte de l’intégrité.
Malheureusement pour elle et tous les justiciables de l’île, le mouvement ne semble pas avoir été suivi par le corps de la magistrature.
Et pour cause. Comment voulez-vous que les hauts fonctionnaires des juridictions participent à « une révolution du comportement et à une lutte efficace contre la corruption » que durant son règne pendant la Transition, Christine Razanamahasoa en personne avait prôné, mais qui ne sera que lettre morte et vœu pieux ?
Personne jusqu’à ce jour, ne peut accuser la ministre HARIMISA Noro Vololona d’avoir trempé dans des histoires d’argent sale ou de compromissions au profit des corrupteurs toujours très actifs au niveau des juridictions et autres services administratifs, il faut le reconnaître.
Mais toujours est-il que lorsque la première responsable n’arrive pas à nettoyer l’écurie d’Augias du haut vers le bas, le doute est permis quant à son efficacité véritable et à la sincérité de la mission qu’elle s’est fixée à cor et à cris.
Qui parmi nous avait simplement eu l’honnêteté intellectuelle de comptabiliser le nombre de militaires, de policiers et de gendarmes tués en service commandé par des dahalo et des malfaiteurs, alors que certains des auteurs de ces actes criminels au détriment des forces de l’ordre avaient bénéficié d’élargissements et même de relaxes, sans que la chancellerie ait réagi comme il se devait. Des magistrats étaient impliqués.
Pourtant à la moindre faute professionnelle, des militaires, des policiers et des gendarmes sont sanctionnés.
Que dire dans ce cas de ces magistrats qui jouissent d’une malsaine solidarité de corps dans des agissements purement illégaux et indignes de la profession ?
Pourquoi s’en étonner lorsque tout en haut de la hiérarchie, répercutée même par les médias internationaux, il y a la décision de « Jean-Eric Rakotoarisoa, les neuf sages de la HCC n’ont pas osé déchoir le président, même s’ils reconnaissent ses manquements,.. » et qu’au lieu de se plier aux obligations légales prévues par les lois organiques régissant les fonctionnements et organisations du Conseil Supérieur de la Magistrature, l’actuelle ministre avait sciemment omis de céder son poste dans cette institution à un successeur proposé par la Cour Suprême ?
Un cumul pour garder au chaud le poste pour le jour où en cas de malheur, elle sera obligée de quitter Faravohitra ?
La justice a besoin plutôt d’un coup de balai sinon d’une purge.
Et dire qu’au cours de ce Conseil de ministres du mercredi 3 octobre 2018 « l’appel à la solidarité gouvernementale a été réitéré de parfaire le nécessaire apaisement qui doit prévaloir sur les différences d’appartenance politique, a fortiori, lorsque débutera la période officielle de la campagne électorale au cours de laquelle, l’exécutif se devra de continuer d’assumer ses pleines responsabilités. Sans faille, il faut ajouter.
Une des preuves sera de pouvoir constater que la ministre de la Justice actuelle donne l’exemple en laissant procéder à son remplacement. Autrement, qu’on arrête de considérer les justiciables de ce pays comme des bêtes de somme tout juste bons pour porter le joug, alors qu’en haut-lieu, on ne respecte pas les lois organiques.