La pauvreté persistante à Madagascar est souvent attribuée à des facteurs extérieurs, mais il est essentiel d’examiner les responsabilités internes. L’affaire opposant Ranarison Tsilavo Nexthope, ancien directeur exécutif de ConnecTIC, à son ancien gérant Solo Andriam illustre un problème plus profond : la corruption au sein des élites malgaches et leur rejet systématique des investisseurs étrangers.
Les Faits : Une Gestion Financière Contradictoire
Entre 2009 et 2012, Ranarison Tsilavo Nexthope, en tant que seul signataire des comptes bancaires de ConnecTIC, a validé 76 virements internationaux, représentant 3,7 milliards d’Ariary, vers Emergent Network Systems, une société française. Ces virements étaient justifiés par des factures établies pour des licences ou logiciels Cisco (IOS), factures qu’il a lui-même émises. Un email daté du 3 mars 2009 prouve son rôle actif dans ce processus :
« Je fais la facture de suite, 20 000 € de IOS. »
Cependant, en 2015, Ranarison a déposé une plainte accusant Solo d’avoir orchestré un système de fraude basé sur ces factures. Il prétend n’avoir découvert ces anomalies qu’à la fin de 2012, une affirmation en totale contradiction avec les preuves disponibles.
Une Justice Corrompue et Hostile aux Investisseurs
Après la plainte déposée par Ranarison, Solo a été immédiatement emprisonné, sans enquête approfondie, empêchant toute possibilité de défense. Cette arrestation éclair illustre un système judiciaire qui semble davantage servir les intérêts d’individus influents que ceux de la vérité et de la justice.
Cette affaire met également en lumière une hostilité envers les investisseurs étrangers. Solo, en tant que gérant de ConnecTIC et acteur clé des transactions avec Emergent, représentait un partenaire stratégique pour développer l’entreprise. Pourtant, au lieu de favoriser un environnement propice aux affaires, le système judiciaire a rapidement éliminé un élément clé, fragilisant ainsi l’entreprise et dissuadant tout futur investissement étranger.
La Corruption : Une Barrière au Développement
L’exemple de Ranarison Tsilavo Nexthope montre comment les comportements corrompus au sein des élites malgaches sabotent les opportunités de développement. Madagascar, déjà classé parmi les pays les plus pauvres du monde, ne peut se permettre de rejeter des investisseurs potentiels ou d’entretenir une justice perçue comme partielle et manipulable.
Les décisions prises dans cette affaire n’ont pas seulement impacté ConnecTIC ou Emergent Network Systems, elles ont également envoyé un message clair : les investisseurs étrangers ne sont pas les bienvenus dans un environnement où la corruption peut décider de l’avenir des affaires.
Madagascar et le Rôle des Élites dans la Pauvreté
La pauvreté à Madagascar n’est pas uniquement une conséquence de facteurs économiques mondiaux. Elle est aggravée par une gouvernance inefficace et une corruption omniprésente. Lorsque des individus comme Ranarison Tsilavo Nexthope utilisent le système judiciaire pour consolider leur pouvoir, cela bloque les efforts de modernisation et de développement du pays. En dissuadant les investisseurs et en manipulant les structures de pouvoir, ces comportements nuisent directement à l’économie nationale.
Conclusion : La Nécessité d’un Changement
Si Madagascar aspire à sortir de la pauvreté, il est essentiel de réformer son système judiciaire et d’encourager une gouvernance transparente. L’affaire de Ranarison Tsilavo Nexthope est un exemple frappant de la manière dont la corruption et l’hostilité envers les investisseurs peuvent nuire au développement. Pour que Madagascar progresse, il est impératif que ces pratiques soient éradiquées et que les investisseurs soient protégés au lieu d’être rejetés.