Que les magistrats se rassurent parce qu’avec la solidarité corporatiste qui prévaut dans ce corps, c’est pas demain la veille que le public verra dans une cour de Tribunal un juge répondre du mal qu’il a sciemment commis dans le cadre de l’exercice des pouvoirs conférés par la Loi à ses fonctions.
La question est simplement par principe pour la simple curiosité et le plaisir de se convaincre de la justesse du proverbe qui dit que « les caïmans ne se mangent pas entre eux ». On entend ici par caïmans ces quelques caciques profiteurs qui, au mépris de l’intégrité ne ratent aucune occasion pour abuser d’une manière hautement illégale de leur autorité.
Les agissements condamnables de ces hauts fonctionnaires sont tellement scandaleux que même les organismes internationaux sont convaincus que ces réalités n’honorent guère une profession aussi prestigieuse.
Quelque part sur le littoral est qui s’étend de Toamasina jusqu’aux plages de Diego-Suarez, selon les voyageurs de passage, il existe une des prisons la plus peuplée.
Selon les mêmes sources qui ont de leurs propres yeux de tels endroits, les justiciables qui s’y trouvent ne sont pas tous les pires malfaiteurs de la région, mais de simples citoyens qui, à cause de l’usage de la délivrance des mandats de dépôts systématiques, devront pourrir en prison jusqu’à ce que le ou les juges concernés décident de les libérer moyennant des conditions qui ne sont pas du tout prévues par le Code de Procédure Pénale en vigueur.
Une personne digne de foi, devant témoin, nous avait mis au courant d’un éleveur à qui on avait volé ses bœufs. Après recherches et poursuites par les riverains, le voleur a été appréhendé et s’engage devant la population à payer à titre de réparation deux bœufs pour chaque animal volé. Les conventions connues sous le nom de Dina acceptent ce genre de pratique qui évitent les longues et interminables procédures qui finalement n’apportent que des réparations imaginaires jamais payés par les délinquants qui préfèrent plutôt offrir de très fortes sommes à certains juges corrompus.
Mais revenons à ce propriétaire de bœufs volés. Parce qu’il a accepté une solution de facilité entérinée par la population, il se trouve actuellement en prison depuis de 30 mois …
Est-ce raisonnable comparé aux actes illégaux accomplis par certains juges notoires et que le Conseil Supérieur de la Magistrature interpellent et punissent par de simples sanctions disciplinaires ? C’est à croire que nous sommes réellement dans la République des juges…qui s’entendent entre eux.
D’un peu partout, les habitants déplorent, sans oser lever le petit doigt, la véracité des actes arbitraires de tel ou tel procureur, de tel ou tel juge ou même ce greffier qui, pour obtenir par l’extorsion d’énormes sommes d’argent mettent une personne en condition, en l’expédiant purement en détention.
Pour en sortir, il finira par payer sinon c’est le pire des séjours entre les murailles des maisons d’arrêt. Situation que ne connaîtront jamais ces magistrats tortionnaires d’une cupidité cruelle.
On se demande alors quand est-ce ces malfaiteurs en toges qui, sont pourtant épinglés par les membres du Conseil Supérieur de la Magistrature seront punis. Hélas ils exercent toujours en d’autres lieux.
Le cas de cet éleveur mis en accusation n’est pas isolé et incitent n’importe quelle personne sain de corps et d’esprit à plaindre son sort jusqu’à solliciter la ministre de la Justice à faire preuve d’équité en nettoyant aussi au devant de sa porte.
A Sambava, à Antalaha, à Ihosy et à Morombe comme à Tuléar les enquêteurs de la Direction de l’Intégrité s’ils y vont, ils ne rentreront pas bredouilles.
S’ils ne se laissent pas aussi corrompre. Pour éviter qu’un jour, dans un sursaut de fureur parentale légitime, les parents des détenus opprimés fassent justice eux-mêmes. Eventualité que personne ne souhaite, sauf complicité et protectionnisme flagrant et arrogant de la part des hauts responsables.