Tout manquement professionnel n’est toléré
Le ministère de la Justice n’entend plus badiner avec tout manquement à l’éthique et à la déontologie. Selon la ministre Noro Vololona Harimisa, une dizaine de magistrats en activité seront incessamment traduits devant le conseil de discipline. Le Conseil supérieur de la magistrature aura à décider du sort à réserver à ces fonctionnaires exerçant au sein de l’ordre judiciaire à Madagascar.
L’information était révélée hier à l’occasion de la célébration du 70e anniversaire de la déclaration universelle des Droits de l’homme à Antananarivo. Pour le ministère de la Justice, tout manquement professionnel ne sera plus désormais toléré dans le sens du rétablissement de la confiance du citoyen envers le système judiciaire, parfois très mal vu en raison des affaires de corruption dont il est entaché, et du respect de l’Etat de droit.
Dans la même foulée, le concours d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature et de greffe, après avoir été annulé cette année, sera définitivement reporté l’an prochain. Un nouveau système informatique sera mis en place pour gérer le processus à la place de celui qui aurait été tripoté par beaucoup de personnes. Les irrégularités qui ont généré moult polémiques n’auront plus la chance de se renouveler. Toujours dans le cadre de l’assainissement de la maison, des agents pénitentiaires seront radiés cette année. Ils sont trempés dans des cas de corruption avérés. Même si les effectifs requis pour le bon fonctionnement des établissements pénitentiaires au pays sont en-deçà des besoins réels, les brebis galeuses seront mises sur la touche pour de bon. La même mesure pourrait s’appliquer à des avocats.
En outre, le ministère de la Justice a réactivé la Commission mixte d’enquête (CME), spécialement créée pour s’occuper du problème de kidnappings récurrents chez nous. Le magistrat placé à la tête de cette structure ad hoc est déjà nommé. Des officiers de police judiciaire, gendarmes et policiers, renforcent l’équipe. La CME s’autosaisit et ouvre sur-le-champ l’enquête, que la famille de la victime se plie à l’exigence du signalement ou non, et ce, sans tenir compte de la nationalité de la famille affectée. Elle bénéficie dorénavant d’une marge de manœuvre plus large.
M.R.